lundi 20 juillet 2009


Un parcours similaire, des origines, des projets, des influences communes, une plume complémentaire, tout était réuni pour que ces deux férues de musique, qui ont grandi ensemble se réunissent autour du micro. Multiculturelle, leur musique slalome entre Soul, Slam, Rap et Hip Hop et se nourrit d’Afrique et de poésie pour au final déverser sur un flow voluptueux, force, spiritualité et passion… Bon voyage !

Que signifie Akoma Aya, le nom du duo ?

Mayi: Akoma signifie patience et Aya veut dire persévérance. C’est de l’Adinkra, une langue qui est parlée au Ghana. Ce sont des symboles de l’Afrique de l’Ouest.

Parlez-nous un peu de vos parcours respectifs...

Sissi: Nos parcours sont plutôt similaires. On a grandi ensemble, fait de la danse ensemble, fait du théâtre ensemble, du Hip Hop aussi... A une époque j’ai fait de l’afro Jazz tandis que de son côté, Mayi s’est plutôt lancée dans le rap.

Mayi: Oui, en effet, quand j’ai commencé à chanter vers mes 14/15 ans, je me suis plus orientée vers le rap et l’écriture, domaine qui me passionnait. Puis je suis partie aux États Unis, et Sissi a continué un peu dans le Gospel et puis les chœurs.

Par Sby de CatchaVibz.com
Par Sby de CatchaVibz.com
Sissi: Moi j’ai carrément grandi dans la musique. Mon père est bassiste, ma mère une ex-danseuse... Plus dans le monde afro qu’autre chose, avec des artistes comme Papa Wemba, Manu Dibango... Ça a commencé par la danse avec un de mes oncles qui est professeur de danse Afro Jazz, puis j’ai continué par le Hip Hop, et je me suis naturellement tournée vers le chant. Toujours dans un registre Soul Jazzy avec des influences dans le Hip Hop à la base comme The Roots.
Pendant que Mayi était aux États Unis, je me suis tournée vers le Gospel, ce qui a peaufiné mon chant et surtout ma spiritualité ainsi que mon sens du partage, qui est quelque chose que ressentent tous les artistes je pense.

De quand date l’idée de vous réunir toutes les deux en un projet commun concret ?

Mayi: On a toujours plus ou moins fait des choses ensemble, sans se dire qu’on forme véritablement un duo. Mais là c’est un projet vraiment récent du fait que je suis revenue des États Unis, et que par ailleurs, on était dans la même chorale de Gospel. En fait, il se trouve qu’on travaillait avec les mêmes compositeurs chacune dans nos projets respectifs et, comme ça, naturellement, on s’est dit, pourquoi ne pas mélanger concrètement nos deux univers. Et ça nous a complément plu.

Sissi: On a commencé par faire des petites scènes slam par ci par là, toutes les deux. Puis on a fait des scènes plus grandes et ça accrochait bien, ça c 'est donc véritablement fait très naturellement.

Justement, quelle importance prend le slam dans votre musique, est-ce que vous le mélangez avec d’autres influences ?

Mayi: En fait, on se nourrit de toutes nos influences que ce soit Afro, Kompa, Soul, Jazz, Hip Hop forcément, musiques du monde en passant par la variété française, bien sûr. On a grandi en France, et certes, il y a toutes les influences américaines, ce qui je pense donne une certaine couleur, mais il ne faut pas négliger le fait que l’on a grandi ici et qu’on parle cette langue au quotidien.

Est-il important pour vous justement de chanter en français et d’évoquer l’Adinkra ?

Sissi: C’était important pour nous de faire des choses en français, pour que les gens nous comprennent, tout simplement. Ce serait dommage que l’on chante sans que les gens comprennent, donc c’est un choix naturel et évident pour nous.

Mayi: En fait, l’Adinkra, pour nous c’est plus un symbole. Par exemple, on part d’un sujet et il y a un symbole qui représente ce sujet là. On essaye de donner des messages à travers ces symboles, c’est donc plus cela notre rapport avec cette langue. Quand on parle de l’amour, on y puise le symbole de l’amour, la femme, la tolérance. Il est important pour nous d’avoir des messages dans ce que l’on dit, pour que les gens prennent conscience de certaines choses.

Et quels sont ces messages que vous essayez de faire passer à travers les mots ?

Sissi: Ça va peut être faire cliché, mais tout simplement, la paix, l’amour
Peu importe le sujet, c’est ce qui revient et c’est tellement vrai.

Mayi : C’est souvent par rapport à ce que l’on a traversé, ce qu’on a vécu. Dans nos textes, on parle beaucoup de la femme par exemple...

Sissi: Ce qui explique que l’on parle surtout de ces sujets là vient du fait qu’on les a vécus. Chaque sujet dont on parle, chaque thème que l’on aborde provient de choses que l’on a forcément eues à rencontrer au cours de notre vie. Après, bien entendu, il arrive que les sujets soient bateaux, mais en même temps je pense que cela provient du fait que tout le monde vit à peu près les mêmes choses.

Par Sby de CatchaVibz.com
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Comment vous positionnez-vous par rapport à la scène soul en France, notamment par rapport au fait que vous participez à de nombreux événements autour de celle-ci ?

Mayi: Justement, je trouve qu’il y a beaucoup de travail à faire. Globalement, on devrait être plus fières du bagage culturel que l’on a. On est encore trop dans le « délire » américain, chanter en anglais etc..., et faire de la musique qui ne nous correspond pas forcément, même si elle fait partie de nos influences. Je pense qu’on devrait plus retourner à nos racines, car on a beaucoup de culture, de richesses à exploiter. Donc au niveau de la scène Soul en France, cela représente pour moi le point faible. Mais évidemment, il y a beaucoup de potentiel et de personnes vraiment douées, que j’apprécie beaucoup. Ça fait plaisir de faire partie du mouvement, car oui, au final, on considère qu'on fait partie de celui-ci.

Sissi: Si dans le monde de la scène Soul, les artistes avaient un peu moins peur de se montrer tels qu’ils sont et n’avaient pas peur de prendre des risques, le mouvement avancerait mieux. Au final, on observe toujours cette volonté de vouloir nécessairement plaire à l’autre.
Au départ, il y a cette espèce de truc qui a commencé, nous étions tous contents d’être là, dans le mouvement « Nu Soul »... Et puis ca n’a plus trop évolué. Certes, il faut prendre ces influences en compte pour soi, que ça nous enrichisse et que ça nous permette d’évoluer dans ce que l’on veut faire, mais, faire du copier-coller avec ce que font les chanteurs de la scène américaine aboutit au final à peu de choses. Surtout que ça ne permet pas forcément de traduire fidèlement ce qu’est l’artiste en réalité.

Vous travaillez actuellement sur votre premier album, pouvez-vous nous en annoncez la couleur ?

Mayi: Afrique, Jazz, Soul, Poésie en quelques mots. On y retrouvera toutes les influences dont on parle. Pour cet album, on a vraiment envie de prendre notre temps, de bien le peaufiner, de savoir où l’on va. On a encore pas mal de choses à apprendre des gens, de la vie, certes cela se fait sur plusieurs années bien sûr, mais on est en plein dedans en tout cas. On n’a pas encore prévu de date de sortie étant donné qu’on travaille dessus.

Vous avez fait pas mal de scène, avant l’expérience du studio, est-ce que c'est une expérience différente, ou bien est-ce complémentaire ?

Sissi: C’est complètement complémentaire. L’expérience de la scène nous sert beaucoup pour enregistrer. Ce n’est pas évident de se retrouver sur scène et l’expérience de la chorale Gospel pour 100 Voix nous a beaucoup servie. Nous sommes cent choristes entourés par les musiciens, les techniciens, et on rencontre énormément de personnes. Même si on est caché, il se passe un réel truc. Pendant trois heures, il faut envoyer, et finalement, en dehors du fait de se retrouver complètement à nue devant les gens quand on monte sur scène toutes les deux, ça nous a bien servi.

Par Sby de CatchaVibz.com
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Mayi: En fait, avec la scène, on revisite un peu nos morceaux et on les voit sous un autre angle que l’on n’aurait pas vu en studio. On avait débuté l’album, mais on s’est décidé au final à prendre plus de temps car justement en allant sur scène on voit des choses différentes et on a envie de faire les choses différemment. Donc ça nous apporte beaucoup, c’est vraiment essentiel.

Des envies de chanter à l’étranger ?

Sissi : On aimerait aller chanter partout, et mon rêve serait mon pays d’origine, le Zaïre. Mais mon véritable rêve reste Cuba et l’Afrique du Sud. Ce sont des pays dont j’apprécie la musique et j’apprécie d' autant plus les chants africains en général, car tout est dans le ressenti, les émotions.

Comment procédez-vous au moment de l’écriture ?

Mayi: En fait, chacune écrit son truc de son côté. Parfois on a des thèmes dont on veut parler ensemble, et on écrit un bout chacune de notre côté, d’autre fois l’une propose ses textes à l’autre. Ce qui est surprenant, c'est que des fois lorsque l’on se retrouve, on a écrit sur les mêmes choses.

Sissi: Il nous est déjà arrivé de rêver du même morceau, on écrit de notre côté, on se passe un coup de fil et on se rend compte que l’on a écrit sur les mêmes choses ! Et c’est comme ça que c’est depuis le début du projet et ça nous conforte dans l’idée de travailler ensemble ! On a beaucoup de rêves ensemble.

Mayi: Tout ça, ça me prouve que je n’aurais pu faire ça avec personnes d’autre au final ! Et c’est, je pense, la résultante du fait d’avoir tant de choses en commun toutes les deux.

Sissi: Les choses se sont faites à une vitesse impressionnante, et depuis, il ne se passe que des bonnes choses pour nous maintenant. Ça devait vraiment arriver !

Merci beaucoup et bon courage pour la suite, que ce soit pour votre album, vos scènes où votre tournée avec le Gospel pour 100 voix !

Par Cathy.N
Publiée le dimanche 9 novembre 2008

Posted by Publié par Soulmate à 15:44
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